Smart city : Décryptage de Liza

Smart City

Fin janvier 2017, j’ai participé à un événement sur la donnée et plus précisément sur la Smart City. Cette table ronde rassemblait :

Francky Trichet – Adjoint au Numérique et à l’Innovation à la mairie de Nantes

Thomas Busson – Président et cofondateur de Matlo

Olivier Duhagon – ‎Directeur Regional Enedis Pays de la Loire

Bruno Marzloff – Sociologue et prospectiviste, fondateur du cabinet Chronos

Bruno Marzloff a commencé par soulever un point :

Quelle ville voulons-nous à l’aube d’un numérique ambiant et d’une transformation extrêmement radicale ?

En effet, je le vois, vous le voyez, et le vivez, depuis quelques années, des changements importants ont été observés dans la ville du fait de la démocratisation du tout-numérique (applications mobiles, capteurs, réalité augmentée, etc.). Ces bouleversements ont créé de nombreuses réflexions sur les données : on parle beaucoup de Big data et de Smart City, et la plupart du temps ce sont des mots qui font peur aux citoyens : quelles données sont récoltées ? pourquoi faire ? et notre vie privée ? et la sécurisation de ces données ? Autant de questions qui créent une ambiance anxiogène dans cette ville numérique en devenir…  

Mais ici, pendant cette table ronde, j’ai découvert une nouvelle expression : la “digital literacy” ou “illettrisme numérique”, c’est-à-dire l’(in)aptitude à comprendre et à utiliser le numérique dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d’étendre ses compétences et ses capacités (OCDE). Et ce n’est pas rien : s’y intéresser nous permet de penser autrement que “data” et “technologie” pour se concentrer sur… l’usager et ses propres aptitudes à s’emparer de cette révolution en cours pour son propre “progrès” dans cette “Smart City”. Enfin, on s’intéresse, au-delà des craintes, à l’utilité de la numérisation de nos villes. 

Une question se pose alors : Comment réconcilier les avancées technologiques (puisqu’il s’agit bien de progrès techniques) des Smart City avec les citoyens ? Comment dépasser les craintes et les peurs pour penser “progrès humain” ?

De la pédagogie sur les données pour “montrer qu’elles ont un sens”. 

Pour mettre en œuvre cette réconciliation, un premier point a été, lors de cet événement, unanimement partagé : arrêter de parler technique, arrêter de parler prédiction. Au contraire, dans ce mouvement vers le citoyen, il s’agit de montrer que la donnée à un sens !

Et pour cela, afin de donner montrer du sens à des données, une réponse claire existe : la data visualisation !

Des visualisations lisibles et intelligibles qui “montrent” le sens de la Smart City

Si on parle de pédagogie et de “preuve de sens”, les visualisations doivent être lisibles et intelligibles sur la base de données correctement sourcées, triées, analysées. Cela peut assez facilement faire comprendre que la data est un formidable outil d’aide à la décision, au service du territoire et au service du citoyen. 

DREAL BRETAGNE - ATELIERS SRADDET - Visualisation
Exemple d’une visualisation de données utilisée dans l’un de nos projets (DREAL de Bretagne)

Au service du territoire ET du citoyen.

La Smart City, un concept qui réconcilie citoyen et territoire ?

Un exemple très connu a été pris pendant cette table ronde : Waze. Ici, on dépasse la simple visualisation, la valeur ajoutée des données collectées est injectée dans une application au service du citoyen. Pour ceux pour qui Waze est encore inconnue, ils se définissent comme “l’application de trafic et de navigation communautaire ayant la plus grande communauté dans le monde (avec des) conducteurs […] qui partagent en temps réel l’état du trafic et des routes, réduisant pour tout le monde frais de carburant et temps de trajets quotidiens.” Super service n’est-ce pas ?

Mais cela ne suffit pas pour être un outil pertinent de la Smart City. Ici, la crainte liée à la donnée est certes diminuée, puisque la valeur ajoutée “en vaut la peine”, mais cette application, si elle se met bien au service du citoyen, ne se met en revanche pas forcément au service du territoire.

En effet, la logique de Waze est la répartition des flux de circulations sur un territoire pour optimiser le trafic, là où la réelle problématique de la ville est souvent de réduire ces flux pour favoriser les transports en commun. Ici, les utilisateurs sont des consommateurs de la ville qui acceptent de faire fonctionner un système via les données qu’ils communiquent, mais ne sont pas encore des citoyens actifs qui acceptent de partager leurs données au service du territoire.

Que peut donc faire la ville face à la puissance d’acteurs privés qui ont certes un focus “usagers” mais pas forcément “territoire” ?

J’ai trouvé la question extrêmement intéressante. En effet, quand on parle de “Smart City”, on pense “data”, “numérique”, “services à l’usager”… mais on oublie souvent le “service au territoire”. Or, les sociétés privées qui réussissent sur ce terrain de jeu, bien qu’elles aient une approche centrée utilisateur qui leur permet, souvent, de capter des données de manière “indolore” pour leurs clients (et cela leur permet souvent d’améliorer le service, tout le monde est gagnant a priori…), n’intègrent pas forcément, dans leurs modèles, ce qui est réellement “attendu” du territoire pour lui permettre de se développer de manière durable et intelligente… 

Alors comment fait-on pour réconcilier, sur le terrain de la Smart City, la valeur ajoutée pour l’usager et la valeur ajoutée pour le territoire ? Je n’ai pas encore trouvé LA réponse à cette question, que je trouve exceptionnellement complexe, tant les “attentes” peuvent parfois se contredire (cf. exemple de Waze…).

Francky Trichet a néanmoins proposé, pendant l’événement, un premier élément de réponse  : le partage des données entre différents acteurs publics et privés et le développement de mécaniques d’intégration des usagers, citoyens de la ville, dans les réflexions nécessaires à la création des services qui ont de la valeur, et pour eux, et, avec un peu de pédagogie, pour le territoire. 

La co-construction citoyenne serait donc une des réponse à la réconciliation des usagers avec la Smart City ?

Personnellement, j’y crois. Et chez the insperience.co, c’est de cette façon que nous accompagnons au quotidien les territoires dans leurs dynamiques de transformation, pour :

  • une meilleure appropriation, par les citoyens, du concept de “Smart City” ;
  • une meilleure gestion des craintes liées à la collecte de données nécessaires pour développer, aujourd’hui, nos territoires ;
  • un co-développement équilibré et responsable de services à forte valeur ajoutée ET pour chaque citoyen ET pour tous les citoyens ET pour le territoire dans son ensemble.

Si vous souhaitez en savoir plus sur nos projets, n’hésitez pas à me contacter, je me ferais un plaisir d’échanger avec vous !

Pour en savoir plus :

Compte rendu de l’événement : http://bit.ly/2m9nRkN

Interview de Francky Trichet sur les outils numériques mis en place à Nantes : http://lemde.fr/2kQ5Bsu

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